lundi 9 février 2009

Au pays de l'oubli (chapitre 3)


Son meilleur ami lui raconta. Un jour l’histoire de la main. C’était sur le pont. Il avait été retenu par une main. D’une force irrésistible. Comme quand le vertige te prend. La main. Tu te souviens de ce passage en montagne. Depuis lors tu sens cette main qui t’attire. Irrésistiblement dès que tu es sur un parapet. Quelconque. Un pont et la main tire. Attire. Et puis à la main s’était ajouté l’œil. C’était sur la montagne. Avait-il eu un instant d’inattention ? Quoiqu’il en fut. Un éclat de lumière lui avait percé l’œil. Enfin. Comme aveugle. Il était redescendu. Et cet éclat lui revenait très fréquemment. Dès que la lumière s’intensifiait. Il ne manquait plus que la voix. Et il raconta comment. Dans la nuit. Il avait entendu cette parole à nulle autre. Destinée. Une voix qui se répétait des jours. Et des nuits durant. Après qu’il l’ait au cœur. D’une nuit anodine entendue. Perçue puis fort bien reconnue. Cette main. Cet œil. Et cette voix. S’installaient en lui comme solidement. Il envisagea même de considérer. Que Dieu s’installait en lui. Mais ces mystères célestes confirmaient. Pour le moins. Que la nature pouvait s’approcher. De vous. Et vous emplir d’une telle familiarité. Que vous en étiez comme. Habité. Son meilleur ami lui raconta ce qui lui arriva. La révélation de cette rencontre. Qui l’emplissait. La main. L’œil. Et la voix étaient ses familiers.

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