mardi 5 février 2013

le bleu de ta main vire au rose



avec dans la main d'écrire des peintures sur papier de Georges Badin





ça déborde

rien ne tient en place
quand tu m’écris ou fais
ce signe sur la peau en croix
dans tes couleurs
tu es vive comme l’amande
ton amour bleue me cercle loin
d’ici pourtant plein oui
ton ombre fait toute
la lumière de ces graphies
qui n’attendent jamais que
ça sèche tout coule de
source pas un rouge
mais son liquide
on n’achève pas tous ces
commencements
on s’aime l’amante
et tes papiers sans
identité
tous signés par sa fugue
vers les quatre
bords m’inondent
de caresses ou c’est
des claques à jouir
tu entends
ça se voit sur
tes joues de partout


ça urge

vite fait bien
tourné en prenant tous les temps
du geste de t’aimer
ou c’est te couvrir et l’amande
d’un regard sur le blanc
l’œil ou papier
qui voit tous mes travers
et s’écrie ton nom
ou vers le haut cette fois
les bassesses d’un bleu profond
tu plonges une brosse
dans l’épaisse chevelure
avec la toute petite tache rouge
tes cieux et nos pieux chavirent
en vagues transparentes
c’est le va et vient l’incessant
tour du jaune impur
et transparent oui je sue
sans rien savoir cercler
de tes humeurs je les
vire au rose bien fait
vite





ça dégouline

tu ne vas pas m’aquareller
ma querelle te trouve
doublement signée aux
urgences des tons approchés
presque plus de peinture
et je te raye
ma peau nue avec
ton ombre toute
intérieure pleine de dégoûts
tes signatures me trouvent
une goule fauve
ou déclinent les tons
et les dons des tumeurs
décadrées avec ce genou
ça découle
dans la rage de travers
oui ça rougit ton cou
quand tout bouge dans
la peinture
tu cours vers là-bas




ça prend l’air

c’est pas comme
le drapeau ou une bannière
roulée par terre
sur ta nudité je me défile
dans les couleurs
rapiécées ou c’est que tu
mets en pièces ma peau jaune
qui pleure dans ton air
trop frais de peinture
barrée reste ici politiquement
dans mes beaux draps
je t’écris la lettre illisible
de nos croisements au vert
comme si
tu me branchais
dans tes bras avec des crayons
noyés dans ton air
si c’est ton ciel
bleu je débute ma noyade
sans sauvetage
coule le goudron
sous l’écume des baisers
les flocons
c’est l’aurore tu disparais







ça raye

au vitrail
de nos effacements
fais silence je te crie
toutes les boucles des mains
enlacent l’explosion
de ton rouge et le jet
de mes jaunes bien salis
barrés
d’une flèche si c’était son ombre
sur nos corps enlacés
nos pleins traînent
et je rampe sous tes cuisses
jusqu’à la tache
plus nos corps mais nos râles
roulent vite sur les rails
en stridences
sans dire les bords
de ton départ derrière
le bleu de ta main
le ralliement
de tous nos aïeux
ou ce sont
les dessins de nos enfants
sans penser
au passé le poing
levé