mardi 26 mars 2019

Reprenons les chemins d'ici avec Arnaud Le Vac

Arnaud Le Vac, Reprenons les chemins d’ici, éditions du Cygne, 2019, 72 p., 11 €.

Ce livre commence par sa fin : « Rien ne finit qui a commencé » ! La pensée du poème y fait le continu de la pensée du vivant, du plus vivant de nos vies, de ce qui fait recommencement dès que poème : lectures, amours, voyages, villes pour « voir l’invisible et entendre l’inouï ». Arnaud Le Vac a un phrasé comme un(e) geste sans détour qui vise tout ce qui compte pour tenir voix et relation : « la vie même ». Cela ne va pas sans des points de tenue : villes et œuvres dans ce livre font comme un voyage-portrait, la silhouette prosodique d’un élan très personnel pour « faire le vide, rester libre » avec Venise en ligne de mire. Oui, un livre qui vise juste… le poème.

lundi 18 mars 2019

je te suis complice



https://lundi.am/16-mars-Emeute-sur-la-plus-belle-avenue-du-monde

depuis ce dix-huitième jour où
les lucioles éclairent la nuit
assourdissante des représentants 
en éléments de langage rodés 
la cité dans ma rue ne fait plus
les vitrines d’exploitation des travailleurs
chinois quand j’ai marché avec tes mains
jetant tout ce qu’elles trouvaient contre
les reflets d’une consommation 
aux ordres des pas de petits profits
toute ma grande complicité a hurlé
comme si le cri de tes pas nombreux
remontaient les champs utopiques
pour voir dans les vitrines éclatées
toutes les résonances des droits
ça ira que tu as répété dans mon souffle
avec les vivants jamais seuls tellement
nous avons nos mains qui vont
plus loin que nos rêves tout jaunes
comme si le soleil était complice
de la révolution en courant vite
dans tes pas eux ils ont peur de perdre
tout ce qu’ils ont volé à la cité qui vient
depuis tes recommencements je vole
et toute ma complicité jubile


                                18 mars 2019, aux GL

mercredi 6 mars 2019

vers Antoine Emaz : tu ne

tu ne

vers Antoine Emaz


tu reprends voix
par le on
dit de l’air 
tu me l’as redit je t’écris

et dans nos souffles
courts

je t’écoute
comme l’écriture
précise d’une poignée
de porte nos mains 
comme ouvrières jusqu’à tous
ces silences miens et
les tiens

à moins que peu
importe la toile cirée
te fasse rire jaune et
me voilà tout rouge
tout contre ton bleu

et la mer
pour la soulever
comme ces notes
en plein vent et
sable ou encore
un mur

où tu endosses 

mais si je te demande
alors c’est ton énergie
comme un envoi
vers qui au milieu du chemin

oui toute voix
est une panique 
comme Reverdy
un cri de nuit 

tu l’écris je le redis
ton dire en noyau
d’énergie

Au marché de la poésie, place Saint-Sulpice, Paris, juin 2017.

On peut demander à s.martin@sorbonne-nouvelle.fr le document de 16 pages "avec Antoine Emaz" au format pdf qui comprend entre autres de nombreuses recensions de ses livres.