avec les pensées sous les nuages
du poète dont nous avions
côtoyé la porte à Grignan
un hiver à Taulignan, toute
phrase fait-elle voix et relation
dans notre si maigre savoir ?
avec les pensées sous les nuages
du poète dont nous avions
côtoyé la porte à Grignan
un hiver à Taulignan, toute
phrase fait-elle voix et relation
dans notre si maigre savoir ?
écrit l’ami Guy vers un phrasé
monde qui fait un tour et
un tour jusqu’à me retourner
sur ta phrase, comme je me trouve
aux voix de qui tient sa syntaxe
dans ta phrase qui s’est envolée
avec l’avocette et ses kriyu
avant de se tenir dans le marais
grammatical sur une patte
au loin tu les entends encore
quand les vagues chevauchantes,
ton déferlement m’assourdit
jusqu’à confondre les marées
et les ventres nous enfantent
le marais salant quand
la réalité éperdue
sous ta fable métamorphosée
une phrase amphibienne,
avec la colonie des bernaches
et leurs petits culs blancs,
comme si ma phrase se
retroussait toute rouge
dans la brise de ton nord
un débarbouillage de ma phrase
voici un ciel de traîne, le bleu
nuageux souillé maintenant
par tes giboulées en guerre
déboule une reine du silence
fouillis des claires étoiles
comme si ta nuit éclairait
sous le tamis d’une syntaxe
alors voilée par l’immense,
tes yeux tout ouïe qui brillent
cuisses entrevoit l’aigrette
dans l’envol de ta phrase
alors hissée, au point de
me perdre dans l’immaculée
blancheur de ses ailesmatins ouvrant le bec
des songeries, toute
une phrase méconnue
s’enchante alors et rit
dans ma bouche ivre
la virgule d'un mimosa
dans le ciel gris de ma
phrase, alors déroutée
par le vent du rire
dans ta parole