mardi 18 janvier 2011

Bibliographie analytique des travaux de recherche : une introduction (1.1)


Je continue la publication des éléments qui accompagnaient le dossier de travaux présenté pour l'habilitation à diriger des recherches (tome 2 et tome 3). Le début est ici: http://martinritman.blogspot.com/2010/11/relations-de-voix-documents-lappui-pour.html et le résumé est là: http://martinritman.blogspot.com/2010/12/voix-et-relation-une-presentation-pour.html

Introduction

Bibliographie analytique des travaux de recherche

La recherche devrait toujours avoir l’exigence d’un programme : c’est sa rationalité. Mais cette rationalité ne peut devenir une maîtrise sous peine de voir la recherche ignorer qu’elle augmente ce qui fait son inconnu et donc toutes ses chances de rester une aventure. Aussi, pour ce qui concerne le domaine ici requis, celui des sciences humaines et plus particulièrement de l’attention aux actes de langage qu’on appelle littéraires, la rationalité en recherche se construirait véritablement a posteriori et non a priori. D’où l’intérêt des bibliographies. Ces nomenclatures bien utiles et nécessaires pour dresser une cartographie des enquêtes et essais deviendraient également des points de vue critique pour multiplier les boussoles et autres instruments de repérage dans l’aventure théorique d’une recherche attentive à son propre langage. Une bibliographie ainsi orientée se doit de multiplier les postes d’écoute : ce sont alors les résonances qui donnent sens ou plutôt mettent en mouvement ce qui apparaissait d’abord comme statique. La résultante de ces postes d’écoute peut alors suggérer l’insu de la recherche : non une somme mais un déplacement, non une addition mais une augmentation. J’aimerais ouvrir cette réflexion bibliographique par une tentative de cet ordre.

Coorganisant le colloque de Cerisy-la-Salle en 2003 autour de l’œuvre de Henri Meschonnic, lors de ma communication j’ai voulu montrer qu’il ne s’agissait pas de s’en tenir à une exploration de cette œuvre ou à son application mais bien plutôt de la continuer en en augmentant la force critique y compris à son égard. C’était au fond reprendre le bilan de ma thèse ; ce qui dorénavant allait orienter mes travaux plus par convictions progressivement explicitées que par certitudes d’ores et déjà établies.

« Pour une poétique de la relation » dans Gérard Dessons, Serge Martin et Pascal Michon (dir.), Henri Meschonnic, la pensée et le poème, Paris, In’Press, 2005, p. 186-201.

1.1. Travaux monographiques en poésie contemporaine

La recherche en littérature sépare souvent l’approche monographique de l’étude thématique ou conceptuelle. Ma thèse, Langage et relation. Anthropologie du sujet amoureux et poésie contemporaine de langue française (Université de Cergy-Pontoise, 2002, sous la direction du professeur Daniel Delas), posait un problème épistémologique en essayant d’associer étroitement l’avancée des questions à l’épreuve de lectures précises d’œuvres multiples et nombreuses – environ cinquante auteurs de la poésie dite contemporaine de langue française. Parallèlement à ce chantier et depuis lors des études monographiques ont vu le jour et se sont spécialisées vers certains auteurs de prédilection : Ghérasim Luca, Henri Meschonnic, James Sacré et Bernard Vargaftig et, dans une moindre mesure (il ne s’agit pas ici de mesurer autre chose que la quantité de travaux), Jacques Ancet, Ariane Dreyfus, Bernard Noël, Antoine Emaz, Jean-Luc Parant et Charles Pennequin.

Depuis que j’ai commencé mes recherches en littérature, j’ai toujours cherché à m’engager au plus près des œuvres et de leurs auteurs – ce qui a pu donner lieu à de véritables monographies – tout en essayant de ne jamais me consacrer trop longtemps voire exclusivement à un auteur et à son œuvre. La tenue de cette tension a pour conséquence l’importance que revêtent des auteurs qui peuvent apparaître secondaires quant à la quantité des travaux que j’ai pu leur consacrer, mais qui constituent de fait des opérateurs de prédilection dans mon parcours personnel. Je n’hésiterais pas à soutenir le fait qu’ils tiennent un rôle critique essentiel dans mon parcours, rôle plus souterrain que montré mais d’autant plus profond. Je présente ici sept poètes parmi d’autres mais ceux qui apparaissent ici ont dans ces dernières années soit continué à opérer soit pris une place de plus en plus nécessaire. Pour une liste plus conséquente, je renvoie à La Poésie à plusieurs voix (passim p.).

Francis Ponge : critique de la critique

Tous ces poètes venaient prendre la place de Francis Ponge auquel je m’étais consacré avant ma thèse pour une monographie et une notice de dictionnaire :

- Francis Ponge, Paris, Bertrand Lacoste, coll. « Référence », 1994.

- « Francis Ponge », dans P. Hamon et D. Roger-Vassel (dir.), Le Robert des grands écrivains de langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert, 2000, p. 1010-1019.

J’ai ajouté plus récemment deux articles à mon palmarès pongien – je note que ce palmarès est modeste en nombre de pages, le format de la collection « Référence » dirigée par Daniel Delas imposait un Que sais-je ? de 128 pages… quand les notes et les années de lecture ont été considérables et peut-être redoutables pour un jeune homme vieillissant resté longtemps soumis à l’autorité d’un Ponge-Père – visiblement en voie d’extinction dans ses préoccupations sachant bien que les résurgences restent imprévisibles si ce n’est invisibles. Deux réapparitions pongiennes ont néanmoins vu le jour quand certainement l’œuvre qui demanderait bien des relectures n’est pas étrangère à l’intérêt porté sur d’autres, celle de James Sacré bien évidemment mais peut-être également celles qui lui ont tourné le dos – je pense à celle de Henri Meschonnic qui, par bien des aspects, pourrait éventuellement se relire dans ses reprises analogiquement au travail pongien qui n’a cessé d’associer éthique, politique et poétique dans et par une érotique :

- « L’évidence et l’énigme du poème de circonstance » dans Hughes Labrusse (dir.) Vers Malherbe et Ponge, Caen, Éditions pour le bicentenaire du Lycée Malherbe de Caen, 2004. Repris dans Triages n° 18, juin 2006, Saint-Benoît-du-Sault : éd. Tarabuste, p. 78-85.

- « Volubilité et oralité : saliver et savonner (lecture du Savon de Ponge) », La Polygraphe n° 30-31, Chambéry, Comp’Act, 2003, p. 235-246.

L’intérêt aurait donc continué à se porter sur des écrivains-critiques au sens où les poètes dorénavant concernés semblait continuer ce que Ponge engageait à la suite de Mallarmé : le poème et la critique du poème dans une même écriture, un même mouvement de la pensée par le poème et du poème par la pensée.

1.1.1. Jacques Ancet (né en 1942)

Si j’excepte un passage dans ma thèse (« La volubilité de l’imperceptible », p. 598-604) et la référence fréquente à un article théorique de l’auteur qui constitue pour moi un phare de la pensée sur la voix (« Le chant sous le texte » dans Europe n° 825-826, p. 33-48), j’ai peu écrit sur Jacques Ancet. J’ai écrit avec lui puisque l’essentiel des travaux le concernant sont constitués à ce jour d’entretiens et de recensions (par exemple : Jacques Ancet, La Dernière Phrase précédé de On cherche quelqu’un (Lettres vives, 2004) dans Europe n° 912, avril 2005, p. 354-355).

Après avoir rencontré Jacques Ancet pour la revue Le Français aujourd’hui et sa chronique poésie en 1998, la parution du dernier numéro de la revue Prétextes a été l’occasion d’une poursuite d’entretien en 1999 que la direction du numéro de la revue Nu(e) m’a permis de reprendre pour ouvrir cet ensemble consacré au poète, traducteur et essayiste :

- « Jacques Ancet ou la poésie du commencement », Le Français aujourd’hui n° 122 (« Des conflits en orthographe »), juin 1998, p. 110-116.

- « Discussion Serge Martin / Jacques Ancet », Prétexte, n° spécial (« ultimum prétexte », été-automne 1999, p. 35-40

- Nu(e) n° 37 (« Jacques Ancet »), Nice, éd. association des amis de la revue Nu(e), 2007.

Mais avec Jacques Ancet que j’ai invité à l’IMEC pour un entretien public sur son activité de traducteur en mars 2009, le travail ne fait que commencer puisqu’en octobre 2010, à Pau, un colloque lui sera consacré. J’y proposerai une communication.

1.1.2. Ariane Dreyfus (née en 1954)

Je n’ai jamais consacré un travail spécifique à Ariane Dreyfus mais elle a plusieurs fois fait partie de ma réflexion au point d’y consacrer des passages peut-être trop courts mais dont le moment a toujours été pour moi décisifs. Je pense à tel passage dans « Situations de l’amour-en-poésie » (dans J.-L. Chiss, G. Dessons (dir.), La Force du langage, Rythme, discours, traduction, autour de l’œuvre d’Henri Meschonnic, Paris : Honoré Champion, 2000, p. 127-149) ou à tel autre dans ma communication au titre manifeste pour le colloque « Henri Meschonnic » de Cerisy-la-Salle (« Pour une poétique de la relation » dans Gérard Dessons, Serge Martin et Pascal Michon (dir.), Henri Meschonnic, la pensée et le poème, Paris : In’Press, 2005, p. 186-201). Plus récemment, j’ai proposé la lecture d’un de ses ouvrages (La Belle Vitesse, Le Dé bleu, 2002) que les enseignants répugnent à lire dans leur classe mais dont la force pour les jeunes lecteurs est exceptionnelle, dans une communication au colloque « Littérature, oral, oralité » à l’Université Marc Bloch de Strasbourg en avril 2005 :

- « Non l’expression mais la relation : avec des poèmes vers l’oralité », dans Philippe Clermont et Anne Schneider (dir.), Écoute mon papyrus, Littérature, oral et oralité, Strasbourg, Scérén/CRDP d’Alsace, 2006, p. 241-252

Sa présentation aux lecteurs du Français aujourd’hui m’a permis de proposer un entretien avec elle :

- « Ariane Dreyfus ou la syncope en poésie », Le Français aujourd’hui n° 126 (« États du drame »), juin 1999, p. 110-115.

Enfin j’ai rédigé plusieurs recensions de ses ouvrages :

- Une Histoire passera ici (Flammarion, 1999) et La Durée des plantes (Tarabuste, 1999) dans Europe n° 842-843, juin-juillet 1999, p. 370-371.

- La Bouche de quelqu’un (Tarabuste, 2003) dans Europe n° 895-896, novembre-décembre 2003, p. 340-341.

1.1.3. Ghérasim Luca (1913-1993)

Le poète Ghérasim Luca a pris progressivement de plus en plus de place dans mes préoccupations non seulement parce que son œuvre s’est trouvée en consonance avec mes recherches – son poème « Passionnément » est au centre de ma thèse – mais également parce que cette œuvre est à proprement parler attirante et son énigme redoutable. Il s’est agi pour moi de construire très lentement une lecture à rebours de ce qu’on a pu généralement en faire en considérant toutefois l’importance des travaux de Deleuze-Guattari et surtout l’imposante monographie de Dominique Carlat (Gherasim Luca l’intempestif, Corti, 1998) sans oublier l’approche de l’œuvre roumaine proposée par Petre Raileanu (Gherasim Luca, Oxus, 2004). Cela a donc commencé par un travail d’accompagnement d’une étudiante en thèse qui travaillait sur les archives de l’auteur déposées à la Bibliothèque Doucet. En accord avec la compagne de Luca, nous avons publié quelques pièces d’archives inédites et je n’ai pas manqué d’approfondir la lecture de l’œuvre à ces occasions. Deux revues littéraires ont accueilli ces ensembles dont le second est assez conséquent :

- « Ghérasim Luca inconnu... pour toujours encore », La Polygraphe n° 33-35, Chambéry, Comp’act, 2004.

- (avec N. Manucu) « Ghérasim Luca : la force amoureuse dans le langage contre tous les instrumentalismes langagiers (inédits de la Bibliothèque littéraire Doucet) », Triages n° 17, Saint-Benoît-du-Sault, éditions Tarabuste, 2005, p. 4-35. Ce dossier comprend :

- « Ghérasim Luca toujours encore » ;

- « G. Luca tout contre le surréalisme ou comment inventer sa situation sans effacer les circonstances » ;

- « Inédits de G. Luca tirés du fonds Doucet » ;

- « G. Luca manifeste contre Œdipe ou comment penser dans et par le corps-langage » ;

- « Avec G. Luca, la force amoureuse dans le langage ou comment concevoir la continuité de la relation dans le bégaiement du poème » ;

- « Avec G. Luca, tester la relation critique dans et par la relation amoureuse ou comment dissocier force et violence dans le langage » ;

- « Bibliographie ».

Ce travail d’édition et de critique des œuvres s’est confronté aux autres recherches à deux occasions. La première confrontation lors d’un séminaire publié un peu plus tard où j’ai cherché à dissocier le cliché de la violence faite à la langue du poème de Luca car il me semblait que ses poèmes ouvraient le feu contre les violences du siècle par la force dans le langage et principalement par l’invention d’une force amoureuse :

- (avec N. Manucu) « Ghérasim Luca : la force amoureuse des poèmes contre la violence des instrumentalismes langagiers » dans C. Chaulet-Achour (dir.), États et effets de la violence, Université de Cergy-Pontoise, Centre de recherche Textes et Histoire/Encrage, juin 2005, p. 261-293.

La seconde confrontation à l’occasion d’une journée d’étude que j’ai organisée à l’Université de Cergy-Pontoise avec l’aide du centre de recherche auquel j’étais alors rattaché. Cette journée était la première organisée en France et a vu la participation d’un large public parmi lequel Micheline Catti, compagne de Ghérasim Luca, et Thierry Garrel, éditeur chez Corti d’ouvrages posthumes, m’ont fait l’honneur de leur présence. Les actes ont été rapidement publiés accompagnés de participations poétiques et ont été aussi rapidement épuisés. J’envisage une reprise d’une partie d’entre eux et leur refonte dans un nouvel ouvrage à paraître prochainement. Outre l’introduction de l’ensemble, j’ai proposé une réflexion tant sur la question linguistique chère à cet apatride qui a écrit la première partie de son œuvre en roumain qu’au rapport entre l’oralité et le silence, entre la volubilité et la retenue, ce que Luca appelle lui-même, la « voix silanxieuse ».

- (dir.) Avec Ghérasim Luca passionnément… (Actes de la journée d’étude « Ghérasim Luca à gorge dénouée », Université de Cergy-Pontoise, décembre 2004), Saint-Benoît-du-Sault, éd. Tarabuste, janvier 2006, 138 p.

- « Ghérasim Luca à gorge dénouée… » dans S. Martin (dir) Avec Ghérasim Luca passionnément…, Saint-Benoît-du-Sault, éd. Tarabuste, janvier 2006, p. 6-7 ;

- « Une écriture forte de français », ibid., p. 41-46 ;

- « La voie silanxieuse : voix amoureuse », ibid., p. 98-103.

Avec Luca, je n’ai pas voulu renforcer une généalogie ou réaliser des comparaisons hasardeuses. J’ai seulement observé un couplage avec Celan, auquel on l’associe pour mieux l’en dissocier parfois, et un découplage avec Meschonnic dont on ignore le rapport fort qui le lie à ces deux poètes – rapport qu’on ne peut réduire à une judaïté qui serait revendiquée en sous-main. Pour mieux les écouter au plus près de leurs poèmes de vie respectifs, j’ai simplement tenté de défaire les lectures de leurs œuvres des diverses « célébrations » qui associent poésie et religion (de la langue ou de la Shoah, pour me limiter ici à l’essentiel).

- « La relation contre la religion. Avec Paul Celan, Ghérasim Luca et Henri Meschonnic. Pour un humanisme radicalement historique », Faire part n° 22/23 (« Le poème Meschonnic »), mai 2008, p. 174-192.

- Ghérasim Luca, Sept Slogans ontophoniques, José Corti, 80 p., 2008 ; Comment s’en sortir sans sortir, Un récital télévisuel réalisé par Raoul Sangla, Coproduction La Sept/FR3 Océaniques/CDN 1988, 56 mn., DVD, José Corti et Héros-Limite, 2008. Recension dans Europe n° 952-953, août-septembre 2008, p. 358-359.

- « S’asseoir sans chaise avec les cubomanies et les ontophonies de Ghérasim Luca », Diérèse, revue trimestrielle de poésie & littérature, n° 46, Ozoir-la-Ferrière, automne 2009, p. 171-186.

- « La voix : l’indicible audible avec les cris du silence dans les poèmes de Ghérasim Luca » dans Interférences n° 4 (« Indicible et littérarité »), Louvain, Université Catholique de Louvain (Belgique), Mai 2010.

1.1.4. Henri Meschonnic (1932-2009)

Avec Henri Meschonnic, j’ai commencé par suivre ses publications et en rendre compte dans diverses revues – essentiellement dans la revue Europe. J’ai bien évidemment et continûment construit mon travail de réflexion sur la théorie littéraire en regard de son œuvre, mais comment aurais-je pu ignorer son œuvre poétique et ne pas la considérer comme telle ?

Dès qu’un ensemble devait lui être consacré suite à son départ à la retraite, les coordonnateurs m’ont sollicité pour y participer et si je n’ai pas vraiment évoqué dans ce travail l’œuvre poétique de Henri Meschonnic – à l’exception assez anecdotique de Légendaire chaque jour – il n’en reste pas moins que l’ensemble répond aux problèmes soulevés par son œuvre dès Dédicaces proverbes (Gallimard, 1972) en empruntant les chemins d’écriture de Marina Tsvetaïeva et d’Ariane Dreyfus – est-ce parce que l’œuvre considérable demandait alors de garder quelque distance ? – :

- « Situations de l’amour-en-poésie », dans J.-L. Chiss, G. Dessons (dir.), La Force du langage, Rythme, discours, traduction, autour de l’œuvre d’Henri Meschonnic, Paris, Honoré Champion, 2000, p. 127-149.

Un long entretien avec le poète a permis de renforcer les liens avec l’œuvre surtout dans sa dimension critique mais également en cherchant à montrer les poèmes que tout un chacun peut facilement lire, puisque les lecteurs peuvent même y engager leurs élèves :

- « Henri Meschonnic. Le rythme du poème dans la vie et la pensée (première partie) », Le Français aujourd’hui n° 137 (« L’attention aux textes »), avril 2002, p. 121-128.

- « Henri Meschonnic : le rythme du poème dans la vie et la pensée (deuxième partie ») », Le Français aujourd’hui n° 138 (« Les risques du polar »), juillet 2002, p. 121-128.

A l’occasion d’un séminaire au collège international de philosophie animé par Pascal Michon, directeur de programme, j’ai pu exposer l’œuvre d’Henri Meschonnic en la traversant par l’observation d’une notion et de sa conceptualisation : l’historicité que je retrouverai ensuite dans les œuvres poétiques par la tenue du langage et de la vie, du poème et des circonstances y compris celles du lecteur qu’on ne peut en aucun cas réduire aux biographèmes :

- « L’historicité radicale du langage », http://www.fabula.org, juillet 2002.

C’est à l’occasion d’une journée d’étude organisée par l’Université de Nice que j’ai proposé pour la revue qui la préparait une première tentative de lecture de l’œuvre poétique. J’y ai testé le concept de langage relation qui deviendra plus tard celui de poème-relation :

- « Un poème du langage relation », Nu(e), n° 18 (« Henri Meschonnic »), Nice, 2002, p. 89-97.

Il est difficile de séparer l’œuvre strictement poétique des traductions de la Bible généralement considérées comme poétiques parfois pour en diminuer la portée. Il fallait aller y voir de plus près. J’ai commencé d’assez loin puis plus tard en fréquentant les archives de l’auteur à l’IMEC et toujours en continuant à tester la notion de relation forcément bienvenue en traduction en l’articulant au plus près à la poétique de la traduction :

- « Le Chant des chants : une traduction relations » dans P. Michon (dir.), Avec Henri Meschonnic. Les gestes dans la voix, La Rochelle, Himeros/Rumeur des âges, 2003, p. 89-102.

L’ensemble autour de la traduction de la poésie organisé par Béatrice Bonhomme et Mycéala Symington m’a permis de poursuivre avec la traduction des Psaumes devenus Gloires où j’ai montré ce que la « co-intériorité » du français et de l’hébreu faisait à la notion de poème-relation, ce qui devrait permettre en poésie contemporaine d’approfondir le plurilinguisme de certaines écritures même quand les langues étrangères ne sont pas mentionnées :

- « La traduction comme poème-relation avec Henri Meschonnic » dans B. Bonhomme et M. Symington (éds.), Le Rêve et la ruse dans la traduction de poésie, Paris, Honoré Champion, 2008, p. 131-143.

Il fallait aller jusqu’à confronter ces premières analyses avec celles des collègues biblistes. Un colloque sur le Livre de Jonas demandait de préciser les notions de réénonciation et d’épopée de voix en observant les manuscrits déposés à l’IMEC :

- « Henri Meschonnic traducteur du Livre de Jonas : une relation de voix », Graphè n° 19 (« Le Livre de Jonas »), Actes du colloque, 2 et 3 avril 2009, Université d’Artois, 2010.

J’ai poursuivi ce travail avec des manuscrits du fonds (IMEC) sur un autre texte (L’Ecclésiaste) par ailleurs mis en scène par le dramaturge Claude Régy. Ce qui relançait la question de la réénonciation et sa poétique comme relation :

- « Réécrire hors toute représentation avec Henri Meschonnic et Claude Régy », journées d’études interdisciplinaires « Qu’est-ce qu’une réécriture ? », MRSH, LASLAR, UCBN, 27 et 28 mars 2009 (à paraître dans la revue Elseneur).

Ce travail vers l’œuvre poétique m’a surtout permis de développer la notion proposée par Robert Desnos de poète libre non pour mesurer une quelconque liberté sociologique mais pour engager la notion de liberté dans l’écriture par une poétique de la relation. Quel sujet du poème se construit comme sujet relation. Des interventions à l’occasion de numéros spéciaux de revue ou de rencontres avec le poète ont demandé ces précisions et un colloque après sa mort m’a demandé de situer un tel engagement au cœur de l’œuvre poétique :

- « Henri Meschonnic, seul comme un poète libre », Autre Sud, cahiers trimestriels, n° 24 (« Henri Meschonnic »), mars 2004, Marseille, éditions Autre temps, p. 35-47.

- « Henri Meschonnic, poète libre », Résonance générale n° 1, été 2007, Mont-de-Laval, L’Atelier du grand tétras, p. 55-60.

- « Henri Meschonnic, la rime et la vie », Le Français aujourd’hui n° 165, juin 2009, 123-125.

- « Le poème engage la relation contre la célébration avec Henri Meschonnic » pour le colloque « Le poème dans le temps présent » (Université de Haïfa, janvier 2010), à paraître.

Ayant pris l’initiative puis co-organisé le colloque de Cerisy lui étant consacré au cours de l’été 2003, j’ai précisé la notion de relation poétique en évoquant deux œuvres poétiques assez différentes, celles de Ariane Dreyfus et de Jean-Luc Parant (voir supra) :

- « Pour une poétique de la relation » dans Gérard Dessons, Serge Martin et Pascal Michon (dir.), Henri Meschonnic, la pensée et le poème, Paris, In’Press, 2005, p. 186-201.

J’ai depuis lors repris la notion de poétique relationnelle dans une recension pour la parution en poche de La Rime et la vie (Gallimard, 2006) :

- « Sept d’un coup ! Pour une poétique relationnelle du lire/écrire/penser avec La Rime et la vie de Henri Meschonnic », Résonance générale n° 1, été 2007, Mont-de-Laval, L’Atelier du grand tétras, p. 127-133.

Deux articles m’ont permis de reconsidérer la dimension éthique du poème-relation chez Henri Meschonnic, justement parce qu’il ne s’agirait plus d’une dimension mais bien d’un acte entièrement éthique que la poétique ne peut plus considérer autrement que dans le continu du geste langagier. La relecture de propos de Wittgenstein tout comme l’analyse précise d’un poème pris au recueil Infiniment à venir (Dumerchez, 2006) précisaient ainsi le continu éthique du poème-relation :

- « Le poème, une éthique pour et par la relation rythmique (notes sur Henri Meschonnic et Ludwig Wittgenstein) » dans B. Bonhomme et M. Symington (éds.), Le Rythme dans la poésie et dans les arts, Interrogation philosophique et réalité artistique, Paris : Honoré Champion, 2005, p. 357-373.

- « Avec Henri Meschonnic, la pensée, le poème comme un continu du vivre langage », Continuum n° 5 (« Henri Meschonnic »), avril 2008, Haïfa, association israélienne des écrivains de langue française, p. 63-73.

Plus récemment, mes travaux qui préfigurent une biographie intellectuelle se sont orientés vers la dimension biographique à l’occasion d’un colloque à ce sujet qui permettait ainsi d’observer Meschonnic dans et par son Écrire Hugo et d’une commande de la Revue des revues pour suivre la place de Meschonnic dans la revue de Georges Lambrichs, Les Cahiers du chemin (1967-1977) sans jamais oublier le poète, celui qui y écrivait que « la jubilation de la théorie partage avec la poésie la même aventure » :

- « Henri Meschonnic avec Les Cahiers du chemin », La Revue des revues. Histoire et actualité des revues, n° 43, Paris, Entrevues, printemps 2010, p. 26-47.

- « La biographie ou la vie par l’écrire : Écrire Hugo de Henri Meschonnic », colloque « Biographies d’écrivain, réception et réécriture », Université Paul Verlaine, Metz (dir. Françoise Alexandre), 8-9 octobre 2009, à paraître.

Un colloque international est en préparation pour le printemps 2012 à l’IMEC avec le soutien de l’UCBN (LASLAR). Son titre provisoire : « Ouvrir les archives Henri Meschonnic : paroles rencontres ».

1.1.5. Bernard Noël (né en 1931)

Deux passages et donc deux points d’appui significatifs avec l’œuvre de Bernard Noël ponctuent ma thèse : le premier (p. 357-352) vient clore le chapitre 9 (« Énoncer : inscription ou subjectivation ? ») en lisant un de ses monologues-romans, et le second (p. 450-455) pris au chapitre 12 (« Correspondre : messages ou mouvements ?) lit le chant 2 de L’été langue morte.

J’ai d’abord rencontré Bernard Noël lors d’un entretien pour la revue Le Français aujourd’hui réalisé au début des années 90 :

- « Bernard Noël. 1 », Le Français Aujourd’hui n° 100 (« École, langue et culture »), décembre 1992, p. 126-129.

- « Bernard Noël. 2 », Le Français Aujourd’hui n° 101 (« Normes et pratiques de l’oral »), mars 1993, p. 123-127.

Puis, nos liens devenus amicaux nous ont entraînés dans des aventures au cœur du milieu poétique : création d’une coopérative de poésie qui a échoué comme beaucoup de projets lancés par Noël mais cette expérience et les autres certainement ne se mesurent pas au possible mais à l’impossible qu’elles ont porté et continuent de faire vivre. Ce que Noël a immédiatement sanctionné presque sans que nous ne lui ayons demandé : une préface à un ouvrage dans la collection « L’éducateur » sur l’enseignement de la poésie, au titre très fort et au contenu tout aussi fort : « la mémoire et l’oubli » :

- (avec Marie-Claire Martin) Les poésies, l'école, préface de Bernard Noël, Grand Prix national de poésie 1994, coll. « L’éducateur », Paris, Presses Universitaires de France, 1997, 224 p

Une recension est venue comme combler le retard en écriture :

- Bernard Noël, Romans d’un regard (P.O.L, 2003) dans Europe n° 895-896, novembre-décembre 2003, p. 351-352.

Mais il me fallait tenter d’organiser un ensemble critique et l’organisation d’une rencontre à La Rochelle où je présentais en dialoguant avec lui l’œuvre de Noël, a été l’occasion d’une réalisation libre sous l’emblème du défi que réaliserait chaque fois l’œuvre comme poème critique, qu’elle se présente comme roman, essai ou poème voire dictionnaire… Le défi de Noël c’est celui d’une relation énigmatique qui jamais ne peut se réduire à un arrêt formel ou idéel :

Avec Bernard Noël toute rencontre est l’énigme, La Rochelle, Himeros/Rumeur des âges, 2004.

J’ai eu le bonheur d’inviter et d’accueillir Bernard Noël au colloque « Meschonnic » de Cerisy en 2003 où il a fait devant l’auditoire admiratif une lecture d’un livre de poèmes de Meschonnic, exercice de lecture plein de relation dans une voix entièrement prise par les correspondances, et de le retrouver avec ses amis au colloque organisé par Fabio Scotto en 2005 :

« Engagés, les poèmes-relations de Bernard Noël » dans F. Scotto (dir), Bernard Noël : le corps du verbe, Colloque de Cerisy, Lyon, ENS Éditions, 2008, p. 69-82.

1.1.6. James Sacré (né en 1939)

Tout aurait commencé avec James Sacré par un rapport avec les travaux de Gilles Deleuze : en effet, comment ne pas associer ce poète avec le pli, les lignes de fuite, les déterritorialisations et autres concepts deleuziens, à condition toutefois d’en faire la critique avec les poèmes :

- « Il y a pli & pli. Penser avec le sujet du poème », Europe n° 851 (supplément au n° 850, « Littérature et philosophie »), mars 2000, p. 202-212.

Le premier colloque (Pau, 2001) consacré au poète James Sacré m’a permis de tester une notion, « l’amour-en-poésie », que depuis lors j’ai renommé, grâce à l’œuvre de ce poète, « poème-relation ». Cette communication marquait ainsi pour moi le début d’une aventure intellectuelle au plus près des œuvres en tentant de théoriser une sortie des dichotomies traditionnelles de l’histoire littéraire même la plus récente où se voyaient opposées les notions de lyrisme et d’objectivisme :

- « Au cœur de la relation dans le langage : l’amour-en-poésie dans l’œuvre de James Sacré » dans C. Van Rogger Andreucci (éd.), Actes du colloque « James Sacré » Université de Pau - Mai 2001, Saint-Benoît-du-Sault, Tarabuste, 2002, p. 106-117.

L’œuvre de James Sacré est au premier abord retorse voire trompeuse : sa simplicité frôle une rhétorique tout comme son pansexualisme est à la limite de l’obscénité. Ce sont ces risques qui font alors toute la chance qu’une telle œuvre essaie jusque dans sa reprise des plus grands textes du patrimoine (de Sponde à Ponge). Le « renard d’écriture » fait alors une poétique doublant une rhétorique : la modernité Sacré est à ce risque.

- « Penser le renard d’écriture dans la relation corps-langage » dans Cahiers Robinson n° 16 (« Renart de male escole »), Arras, Presses de l’Université d’Artois, 2004, p. 65-78.

Un numéro spécial consacré au poète par une revue galicienne m’a permis de penser le travail de Sacré à partir de la notion de poème travaillant contre elle-même la comparaison, du moins ne cessant de déplacer toute identification :

- « Poème tout comme », Amastra-N-Gallar, n° 10 (« James Sacré »), Santiago de Compostela, automne 2005, p. 45-49.

Mais l’ensemble de l’œuvre oblige à considérer la notion de relation (titre de son premier recueil) dans le sens géographique et à lier éthique, poétique et ce qu’Édouard Glissant et d’autres appellent géo-poétique. Ce que j’ai pu tester lors d’un colloque où le monde marocain fréquenté régulièrement par le poète permettait d’interroger très concrètement le mode relationnel inventé dans son écriture :

- « Les gestes parlés de James Sacré au Maroc : un brouillon continué pour défaire et traverser les apparences dans et par le poème-relation » pour le colloque « Écrivains et intellectuels français face au monde arabe » (dir. Catherine Mayaux), CRTF, Université de Cergy-Pontoise, 31 janvier et 1er et 2 février 2008 (à paraître).

Ce que j’ai également tenté lors du colloque des anglicistes de Paris XII (second colloque consacré à la notion de « relation ») sachant que Sacré avait été longtemps professeur aux États-Unis :

- « Le poème-relation avec James Sacré : L’Amérique un peu », colloque « Relation II », Paris XII-Créteil, 12-13 décembre 2008 (à paraître).

Un entretien avec le poète a donné lieu à une chronique qui poursuivait ce travail de réflexion. Il faisait écho douze ans après à un article que j’avais sollicité auprès de son auteur pour un numéro de revue destinée aux enseignants de français et consacré à l’enseignement de la poésie (« Déplier, replier le poème ; l’abandonner, le ranger » dans Le Français aujourd’hui, n° 114, Paris : AFEF, juin 1996, p. 94-100) :

- « James Sacré ou le décentrement par la relation poétique », Le Français aujourd’hui, n° 161, Paris, Armand Colin, juin 2008, p. 114-120.

Enfin, la recension d’un ouvrage métapoétique de James Sacré (D’autres vanités d’écriture, éd. Tarabuste, juin 2008) m’a offert la possibilité de tenter un glossaire de sa poétique visant une poétique de la relation dans et par la lecture… de James Sacré et d’autres :

- « Poétique portative pour des poèmes-relation (avec James Sacré) », Résonance générale. Cahiers pour la poétique n° 3 (« Chroniques silanxieuses »), Mont-de-Laval, automne 2009, p. 23-36.

Le travail n’est pas terminé car de nombreuses notes et approches me font envisager un ouvrage sur cet auteur. Entre temps, le colloque de Cerisy-la-Salle aura permis de préciser son orientation puisque j’y ferai une communication en septembre 2010.

NB : Voir également le travail sur la réécriture (cf. supra : « Bernard Vargaftig »).

1.1.7. Bernard Vargaftig (né en 1934)

Le travail avec l’œuvre de Bernard Vargaftig a commencé par une rencontre qui a donné lieu à une chronique-entretien avec l’auteur :

- « Bernard Vargaftig ou le poème de résistance », Le Français aujourd’hui n° 115 (« Des changements au lycée »), septembre 1996, p. 124-128.

Un travail universitaire (mémoire de maîtrise de Lettres modernes) autour d’un des livres de l’auteur (la Poésie dans les soulèvements, Marseille : éd. André Dimanche, 1995) s’est transformé en la rédaction d’un ouvrage monographique qui est également une tentative de penser la poétique au plus près d’une œuvre mêlant une grande technicité du vers et une éthique de la littérature à hauteur des grands événements du XXe siècle :

- La Poésie dans les soulèvements (avec Bernard Vargaftig), Paris, L’Harmattan, coll. « Esthétiques », 2001, 190 p.

N.B. : Cet ouvrage a été recensé par Jérôme Roger dans Europe n° 875 ("L'ardeur du poème"), mars 2002, p. 314-316.

Différence et répétition (1968) est un ouvrage de Gilles Deleuze qui a beaucoup compté pour Bernard Vargaftig et de nombreux poètes de sa génération. Il fallait tenter la critique de Deleuze avec les poèmes : ceux de Michaux, de Vargaftig et de Sacré. Un numéro de la revue Europe consacré au(x) rapport(s) entre la littérature et la philosophie m’en a donné l’occasion :

- « Il y a pli & pli. Penser avec le sujet du poème », Europe n° 851 (supplément au n° 850, « Littérature et philosophie »), mars 2000, p. 202-212.

Michel Jarrety a fait appel à moi pour rédiger la notice du dictionnaire qu’il dirigeait concernant ce poète :

- « Bernard Vargaftig » dans M. Jarrety (éd.), Dictionnaire de poésie de Baudelaire à nos jours, Paris, P.U.F., 2001.

Depuis lors mes travaux ont associé l’œuvre de Vargaftig à celle de Henri Meschonnic, ne serait-ce qu’en regard de leur histoire singulière d’enfants cachés pendant la guerre et la traque des juifs d’Europe par les nazis. J’ai essayé de montrer que l’œuvre de ces deux auteurs ne pouvait être lue dans une perspective testimoniale réductrice pour une contribution à un ouvrage collectif :

- « Henri Meschonnic et Bernard Vargaftig : le poème relation de vie après l’extermination des juifs d’Europe » dans Annelise Schulte Nordholt (dir.), Témoignages de l’après-Auschwitz dans la littérature juive-française d’aujourd’hui. Enfants de survivants et survivants-enfants, « Faux titre n° 327 », Amsterdam / New York, Rodopi, décembre 2008, p. 136-150.

La question de la réécriture posée dans le cadre d’un séminaire du LASLAR (Université de Caen) m’a permis d’associer Bernard Vargaftig à deux écritures fort différentes, celles de Jean-Luc Parant et celle de James Sacré, pour montrer que la réécriture est à considérer comme écriture en mouvement soit parce qu’elle est toujours réécriture, soit parce que toute reprise est écriture :

- « Penser la réécriture avec trois poètes contemporains (James Sacré, Jean-Luc Parant et Bernard Vargaftig) », LASLAR, séminaire « Réécriture et création littéraire », 23 avril 2007 (à paraître).

Enfin, j’ai co-dirigé avec Béatrice Bonhomme et Jacques Moulin le colloque de Cerisy-la-Salle consacré à Bernard Vargaftig qui associait des approches parfois divergentes de l’œuvre récemment enrichie de livres en proses. Aussi, ai-je poursuivi le travail en montrant que vers et proses continuaient l’aventure poétique de Bernard Vargaftig comme invention du poème en tant qu’appel par un dialogisme au plus vif d’un langage plein d’altérité et d’identité. Outre l’introduction, ma contribution portait un titre significatif dans ce sens :

- « Le poème : l’appel » dans Béatrice Bonhomme, Serge Martin et Jacques Moulin (dir.), Méthodes !, revue de littératures française et comparée semestrielle, n° 15 (Avec les poèmes de Bernard Vargaftig. L’énigme du vivant, Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, juillet 2008), Vallongues, printemps 2009, p. 127-135.

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