mardi 30 novembre 2010

Relations de voix (documents à l'appui pour une HDR)-Table des matières et avant-propos


Table des matières

Documents à l’appui – Relation de voix

Tome 2

Sommaire 2

Les épigraphes… 3

S’appuyer sur des documents pour montrer un parcours de chercheur… 7

1. Introduction :

bibliographie analytique des travaux de recherche 9

La recherche devrait toujours avoir l’exigence d’un programme… 10

Pour une poétique de la relation 11

1.1.Travaux monographiques en poésie contemporaine

La recherche en littérature sépare souvent… 25

1.1.1.Jacques Ancet 30

1.1.2. Ariane Dreyfus 32

1.1.3. Ghérasim Luca 33

1.1.4. Henri Meschonnic 40

1.1.5. Bernard Noël 55

1.1.6. James Sacré 60

1.1.7. Bernard Vargaftig 62

1.2.Travaux thématiques en théorie littéraire

Il m’est difficile de limiter une activité de recherche… 73

1.2.1. Critique : la relation critique 75

1.2.2. Oralité : le racontage 94

1.2.3. Poème : le poème-relation 99

1.3.Travaux spécialisés dans des domaines impliquant la littérature

Une activité de recherche peut-elle se concevoir séparée… 114

1.3.1. Archives 116

1.3.2. Enseignement 131

1.3.3. Revues 141

2. Ouvrages :

enjeux et réceptions 145

Les ouvrages d’un chercheur dépendent souvent d’aléas… 146

2.1. Publier une thèse : fils et spirales

Ma thèse soutenue en 2002 n’est pas à ce jour… 150

2.1.1. Écrire une thèse pour penser la relation dans et par le langage 155

2.1.2. L’Amour en fragment : poétique de la relation critique 170

2.1.3. Langage et relation : poétique de l’amour 177

2.2. Étendre un problème : spécificités et spécialisations

Le problème de la relation dans et par le langage ne peut s’arrêter… 180

2.2.1. Quelle littérature pour la jeunesse ? 182

2.2.2. Enseigner la littérature de jeunesse 207

2.2.3. La poésie à plusieurs voix 217

2.3. Resserrer une conceptualisation : fonds et vies

Les ouvrages sont toujours des aventures singulières… 237

2.3.1. Daniel Delas 240

2.3.2. Émile Benveniste 252

2.3.3. Henri Meschonnic 270

Documents à l’appui – Relation de voix

Tome 3

3. Contributions :

contextes et résonances 284

Un chercheur contribue à une œuvre collective… 285

Auteur, lecteur : la relation dans et par le langage 288

3.1. S’associer aux recherches : reprises et déprises

Il faudrait toujours faire Contre Sainte-Beuve… 302

3.1.1. Introduction :

La littérature de jeunesse : inventer sa critique en zone critique 304

3.1.2. Les écritures, les lectures :

Pour une poétique relationnelle des lectures-performances 319

Penser le renard d’écriture dans la relation corps-langage 338

Les poèmes au cœur de l’enseignement du français 353

3.1.3. Les traductions, les situations :

Le poème, un retour de vie. Actualités du Kaddish 367

La traduction comme poème-relation avec Henri Meschonnic 384

Henri Meschonnic traducteur du Livre de Jonas : une relation de voix 398

3.1.4. Conclusion

Prévert : les poèmes contre la Poésie pour tout (re)tourner en enfance 416

3.2. Transférer la recherche : entrées et sorties

Dans un entretien avec Gérard Macé pour France-Culture… 430

3.2.1. Introduction

Quelle danse pour le langage ? Quel langage pour la danse ? Vers Tadeusz Kantor 433

3.2.2. Les altérités

Poème tout comme 443

Frankétienne : la volubilité d’un oiseau écouté au phénakistiscope 449

Henri Meschonnic et Bernard Vargaftig : le poème relation de vie après

l’extermination des juifs d’Europe 455

3.2.3. Les engagements

Au-delà des banlieues, il y a des hommes libres 471

Engagés, les poèmes-relations de Bernard Noël 484

Le poème, une éthique pour et par la relation rythmique 499

3.2.4. Conclusion

Le poème : l’appel 515

3.3. Transmettre les problèmes : décentrements et recentrages

Le risque est grand dans l’exposé du parcours… 525

3.3.1. Introduction

Entre communication et relation 528

3.3.2. Poème : la relation romanesque

Les enfants de Le Clézio : des corps-langage fabuleux 545

Voisiner en poète : avec Henry Bauchau habité d’altérité 558

La prose pleine de proses de Bernanos ou l’invention d’une voix-relation 569

3.3.3. Poème : la relation didactique

Donner la parole aux sans-voix 580

Vers le sujet du poème dans les lectures/écritures 592

Les albums, un problème pour la vie et la théorie du langage 600

3.3.4. Conclusion

Il y a pli & pli. Penser avec le sujet du poème 612

4. Conclusion : 625

(Se) Recueillir

Préférer la relation de voix qui invente… 626

Réticence, retenue : le travail d’écoute du poème-relation 628

Bibliographies et index :

Bibliographie générale 642

1. Liste des travaux présentés 642

2. Bibliographie générale 646

2.1. Bibliographie primaire 646

2.2. Bibliographie secondaire 648

2.2.1. Ouvrages 648

2.2.2. Articles ou chapitres d’ouvrages 655

2.2.3. Sitographie 660

Index 661

Avant-propos

S’appuyer sur des documents pour montrer un parcours de chercheur qui permet de soutenir quelques propositions dans un domaine donné, c’est construire un récit ou inventer une fable dont l’énonciation emporterait l’énoncé et ses strates multiples dans une relation de voix.

Bruno Latour et Steve Woolgar résumaient ainsi leur aventure ethnographique dans un laboratoire scientifique (l’Institut Salk en Californie dirigé par « un bourguignon[1] », Roger Guillemin) tout en présentant la progression de leur ouvrage :

La question de l’observateur d’un laboratoire ne va pas de soi. Les contraintes qui s’imposent au récit sont si nombreuses que nous avons décidé d’inventer de toutes pièces, pour chaque chapitre, un observateur de fiction qui prendra sur lui de régler l’un des problèmes que nous venons d’aborder : l’observateur du chapitre 2 est un parfait ignorant qui se rend au laboratoire comme on se rendait naguère chez les Bantous ; celui du chapitre 3 est un historien pugnace, en guerre contre l’épistémologie, qui déconstruit l’exacte vérité d’un fait scientifique ; celui du chapitre 4 est un ethnométhodologue attentif aux compétences propres de chercheurs dont il commence à bien comprendre le langage ; quant à celui du chapitre 5, c’est un sociologue tout ce qu’il y a de plus classique. Au chapitre 6 de réconcilier cette « équipe » envoyée sur le terrain à notre place et de boucler la question de la réflexivité[2].

Il m’est impossible d’être aussi inventif ici n’ayant pas les compétences de ces deux grands chercheurs. Je ne réunirai donc pas une équipe aussi importante. Je tenterai toutefois de présenter mon « laboratoire » de trois manières qui peuvent s’approcher de ce à quoi Latour et Wooglar s’essaient avec brio en tenant la tension entre « réseau » et « territoire », « contexte de découverte » et « contexte de justification », « faits » et « théories », « vécu » et « métier ». L’objectif étant, pour moi, d’essayer de « pénétrer à tâtons dans la jungle des faits sans posséder la carte » afin que le lecteur apprenne « le contenu et le contexte dans le même mouvement[3] ».

La bibliographie analytique qui ouvre cette exploration s’essaie à montrer les passages des travaux qui s’attachent à une œuvre littéraire vers ceux qui tentent de conceptualiser les notions en jeu dans la critique des œuvres pour une théorie d’ensemble des faits littéraires sans oublier les domaines d’exercice de cette critique qui alors réorganisent autrement et pour l’avenir les travaux antérieurs. Après l’ambition inaugurale qui semble offrir un cadre méthodologique adéquat, je reviens à une vision plus éditoriale en classant les travaux en ouvrages et contributions. Il s’agit de montrer « la chaîne des circonstances et des événements fortuits qui ont conduit à telle ou telle découverte » (ici telle ou telle « publication nouvelle ») et en même temps de tenter d’apercevoir les « rencontres inattendues » et les « réseaux informels » afin que la tentative de rationalisation qu’offre un tel parcours, analogique à l’enquête de Latour et Woolgar, laisse apparaître ce qui est toujours la règle : « la communication informelle[4] » entre les faits – ici entre les publications. Ainsi des instabilités ne manqueront pas de perturber le cours de la lecture qui n’offrira pas forcément les acquis assurés d’un parcours cumulatif. Elles montreront que les distinctions trop facilement réitérées peuvent et doivent être interrogées : le disciplinaire et le transdisciplinaire quand le premier est plus poreux qu’on ne le dit et fait croire ; les présupposés et les objets de la recherche quand les premiers sont toujours engagés par les seconds dans des remises en perspective infinies ; les contextes et les discours de la recherche qui les uns et les autres ne se constituent qu’a posteriori et non a priori ; les discours savants et les discours enseignés dont la frontière n’est jamais aussi étanche que les premiers comme les seconds ne le proclament. Enfin, les identifications voire les opérations de classement des travaux de recherche s’opèrent dans ce parcours autant pour des raisons scientifiques que pragmatiques, avouables que non avouables…

Si j’ai gardé pour la conclusion une contribution qui tente d’appréhender la notion de réticence c’est bien parce que de la méconnaissance au savoir, il n’y a parfois qu’un pas dans un sens ou dans l’autre et qu’on n’est jamais assuré pleinement d’une avancée cognitive. Resterait à prouver que le mouvement l’emporte toujours sur la stase pour éviter, malgré quelques beautés, de rester au pays de Bouvard et Pécuchet : une recherche qui s’observe non seulement a besoin de se mettre en danger dans le champ agonistique des controverses mais se doit également de rendre ses descriptions les plus fictionnelles[5] possible, non pour (se) tromper mais pour entendre au plus juste les bougés de la recherche et du chercheur, leur propre agonistique.


[1]. B. Latour, S. Woolgar, La Vie de laboratoire. La production des faits scientifiques (1979 et 196 en anglais américain, trad. M. Biezunski), Paris, Éditions de la Découverte, « Sciences et société », 1988, p. 11.

[2]. Ibid., p. 28.

[3]. Ibid., p. 32.

[4]. Je m’inspire ici des conclusions de Latour et Woolgar, op. cit., p. 271-273.

[5]. De Certeau disait (comm. pers.) : « La science ne peut être que science-fiction », rappellent Latour et Woolgar dans la dernière note de leur livre (op. cit., p. 280, n. 24)

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