(la relation sans fin)
Des revenants qui n'ont pas de passé mais qui font le présent parce que l'apocalypse a eu lieu. Ils voient des morceaux d'un passé et ne les reconnaissent qu'à peine. Ils et elles jouent comme dans une cour de récréation crevant tous les murs. Ils jouent dans le sable, jouent à la balle, défont et font. Trois petits tours. S’en vont.
T'aimer après ton viol
Te regarder après ta défiguration
Dire ton nom après ton immatriculation
Qui pose ces interdictions
Rien ne peux dire à la plage
Je ne peux pas mais je fais
Te sucer après ton émasculation
Qui joue à ne pas jouir
Qui oblige à un corps invivable
Qui fait l'image de ton corps
Je commence avec tout ce qui a empêché les commencements
Je t'aime dans un cri qui consonne contre toutes les images
Mon cri d'amour est de naissance et de jouissance
Mon creux d'amour est cultivé et spirituel
Tu es bestialement décivilisé et primitivement acculturé
Mon cri d'amour porte ta réponse
Je crie ton acte ton commencement ton envol
Des voix disparus viennent dans nos cris d'amour
Mon amour les faire revenir
Mon amour avec eux à côté
Tous sont là dans la plus grande obscénité
Tous nous voient faire l'amour
Ton amour dénude me laissant vêtu
Ton amour dénude la chambre le palier le quartier Dieu
Faire l'amour avec tous les corps de ta voix
Tous les morts me voient te voient nus
Tous les disparus sont nus aussi
Je t'aime avec tes morts avec tes silences
Mes morts viennent avec les voix de ton corps
Les disparus se glissent dans nos copulations
Les disparus passent dans nos emmêlées
Je t'aime dans eux les disparus qui crient
Tu viens nous aimer dans cette obscénité
Rire et pleurer dans cette obscénité
Gros rires et chaudes larmes
Grossièretés et souffles doux
Ta nudité fait la mienne
Toutes les nudités nous étreignent
J'embrasse tous tes embrassements
Donne-moi ton pied : à la guillotine
Donne-moi ton sexe : au presse-purée
Passe-moi ton nez : aux lèvres d'en bas
Passe-moi ta langue : au trou de balle
La balle est dans notre camp
Le camp est dans notre tête
Donne-moi tes nerfs : à la vieille gégène
Passe-moi ton doigt : à la mésalliance
La tête est dans notre chef
Le chef est dans son chapeau
Le chapeau le chapeau le chapeau
Mou
Fou
Fort comme la mort
Mourir de rire dans le mou trop fort de ton rire
Mon amour est un château fort
Ton amour est fort de château
Ma chatte de sable forte comme l'amour
La mer emporte mon chapeau
Les caresses violentes de la mer t’inondent
Tes tempêtes liquides sur le dos de mes crabes hilares
Ton monde fait l'amour dans la convulsion de mes guerres
Et je te fais ce que je ne sais pas
Et je te fais ce qui n'a pas encore de nom
Et je te fais parce que l'amour est trop ce désastre
Tu me fais ce désastre sans nom
Allons côte à côte vers nos naissances futures
Ils vont côte à côte les corps célestes ici maintenant
Toujours ici maintenant toujours
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