Le supplément 2008 de la revue Triages vient de paraître (à commander aux éditions Tarabuste pour 23 euros). Il est consacré à l'ami Antoine Emaz dont j'aime tous les livres et dont j'avais écrit la quatrième de son livre De l'air (l'idée bleue, 2006). J'en profite pour livrer une version non réduite de cette "présentation":
Antoine Emaz ne m'a pas pris ce titre, De l'air, c'est moi qui lui avait pris pour un petit opuscule à l'épi de seigle en 2003. Pourquoi? Parce que son écriture depuis toujours est un appel d'air: ce qui fait plus qu'une bouffée même si la littérature dans son inutilité socio-économique peut au moins servir à respirer, à retrouver un rythme... à vivre, quoi! Plus qu'une bouffée, l'écrire d'Antoine Emaz est un appel à ouvrir grandes les fenêtres du langage et donc de la pensée mais aussi un appel à dégager. Oui, avec Antoine Emaz, ça dégage: les conformismes, les certitudes, les assises mêmes - je ne parle pas des assis qui partent dès la première ligne! Et en même temps, ça pénètre: pas une profusion de machins, de trucs et autres astuces que la littérature et la culture savent mettre au rayon des amuse-gueules de l'humain! Non: seulement de l'air, c'est-à-dire un langage à neuf, une relation sans savoir. Avec Antoine, contrairement à beaucoup de ces pleureurs de présence et autres abstracteurs d'absence qui en vivent littérairement et se la jouent avec un mauvais air, c'est du poème qui tient tout seul à hauteur d'homme dans ce double mouvement de pénétration-dégagement, mouvement éthique et poétique, politique aussi! D'un même appel, de l'air fait un poème de vie. Une urgence de tous les instants pour l’infini de l’humain dans nos vies.
Serge Ritman
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