lundi 12 décembre 2016

après avoir lu (à l’envers) les écrits français d’Amelia Rosselli




Aveugle je restai
depuis ta naissance et l’importance du jour nouveau
ne m’est que nuit dans ta distance. Aveugle je suis
car tu marches encore ! Aveugle je suis que tu marches
et le monde est veuf et le monde est aveugle si tu marches
encore agrippé à mes yeux célestes.

                             Amelia Rosselli,
la fin de Variations de guerre dans la traduction de Marie Fabre

 
(photo de Dino Ignani)
comment dire prononcer
en une douce phrase
la définition ou c’est la clef
de tous tes avenirs passés
quand j’oublie le tour
le tour de la confusion le cirque
sans paroles tu peux
renverser la vie je ne jure pas
ou plus si mon sanglot
traîne la patte ma savate
mon sabot ta sandale
va te moquer de ces conserves
vraiment le piment hermétique
ou tu l’ouvres la bouteille et
elle se fracasse ma poésie avec
ta main qui la renverse du haut de son poteau
dans tes angles tu me traînes
je suis touchant comme
une viande pleine de fiel
pas poétique
mange-moi par petites bouchées
c’est la pénétration sans
ironie pas comme
un songe qui tue ou bien
le nœud coulant
de ma cravate – tu en portes pour mourir
oui j’y suis derrière la façade
avec ta petite monnaie
tout le prix de ma jubilation
cette prose qui suinte
toute moite et
sans raison ou patience
je tombe dans

ton lac fabuleux

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