samedi 12 septembre 2015

derrière l’allure animale c’est devant



On ne fera plus comparaître la vie devant les catégories de la pensée, on jettera la pensée dans les catégories de la vie.
Gilles Deleuze

l’allure animale elle
bouge derrière nous
les frissons courent devant
si elle tourne la belle
va l’amble au ralenti
m’anime comme tu ris
j’ai bu dans un bougé
des bêtes qui montent
montent et démontent
ma démarche je
t’épouse dans tes pas
alors ce partage des traces
récuse l’explication toute
de sa beauté je te
rencontre ce hasard
au milieu de vivre
ou c’est toi qui m’ouvre
à l’étrange d’un tel
bondir sans rien dire
d’autre qu’en marche
lente et dansée
ça me bouge et si c’est comme
tu ouvres la rose
et son pourquoi la violence
étonne le petit
tout ému jusqu’à
cette stupeur sans fin
on recommence nos bêtises
avec ma chatte et ton
bouc touffu plein de poils
cette girafe toute nue passe
son cou sur les foules qui
admirent aussi ses compagnons




avec ces mercis sa tranquillité
enfin préservée elle ralentit
pour bondir chez toi
et je t’embrasse tout le long
du cou jusqu’à descendre
ta nudité mouillée
dans nos sueurs
il dit qu’on peut trouver
à la vitesse si c’est la fourmi ou
l’escargot et un autre animal
avec notre corps commun
allant chacun son
film à voir l’autre
et l’autre dans ses pas
des bondirs à n’en plus
finir de courir au ralenti
pour s’apprendre à
danser dans tes pas
sans me marcher sur les pieds
si l’ouvert d’un mulot
ou c’est l’œil de l’éléphant
ou c’est l’œil de ton cheval
avec mouches pour intensifier
mes silences au galop
de toutes les insignifiances
élégiaques tu pleures
ou je ris des deux yeux
la panthère que tu décris
elle tourne autour
de parler et rien ne peut
t’échapper l’art
de cette expérience
en langage elle y

bondit ma mort dans ta
vie qui me tourne autour
de notre tour
tenir à la vie si
l’aveugle sans parole
n’ouvre pas la majuscule
ce n’est pas nommer rien
n’échappe la grâce
en frayant un vol
riche d’inconnu ce
savoir sans
savoir je te connais
s’il écrit pauvre en monde
son accumulation
sourde à l’allure
enterre en philosophie
le bondir s’il faut alors
prendre de pitié pourquoi
ce bonheur des poissons
en danse sans
pathos tu filmes nos
sympathies ici ou
nos rêves tout au fond
la licorne mon seul
désir c’est à marée basse
et l’effraction calme
quand je nage dans ton sillage
dans tes yeux ils sautent
leur brillance tapisse à peine
des lumières frétillantes
dans notre nuit qui vient
lentement tu caresses sa
corne et la musique crie


comme des bras qui brassent
les étourneaux loin s’entourent
des formes qui nagent
l’air de rien en grands
gestes sans répondre
à se faire bondir de ciel
en ciel vifs et comme nos
rythmes on vit en
je-tu pour trouver la force de
traverser sans cesse
et je danse tout ton corps
comme virevolte la mésange
dans ton sourire je lui
réponds sur l’autre branche
du cerisier sur le toit
alors la liste sans fin
ne s’arrête pas à une espèce
ça saute de vie et
virent et tournent nos merles
de janvier quand la
familiarité des disparitions
de mois en mois si l’écran
compatit et change de chaîne
ou encore les forêts détruites
et les animaux élevés si
bas quand le vilain
petit poussin du conte
court sans air la chanson
d’une politique des réserves
qui vise les nappes phréatiques
tu ris alors pour
entendre bondir

l’hirondelle et nos enfants

Aucun commentaire: