Régis Lefort, Onze, Valongues, 2013.
Ce livre de retenue. D’abord
dans et par son chiffre : onze c’est l’un (pas) sans l’autre. Mais si l’un
ni l’autre ne savent combien ça fait. Aucune maîtrise qu’à chercher : se trouver sans
savoir. Tenir en (se) comptant dans « l’échange des cavités » :
les silences du poème ou plutôt le poème creusant ses silences. Ou (se)
regarder sa nuit et leur pluralité à l'un, à l'autre. Ce livre des nuits accouple la mère et l’amour, la perte et
la coupe, la vague et la boue, le présent du passé et le passé du présent.
Tout de tenue, ce livre
compte pour ses mélanges. Des essais de formes de langage et de formes de vie, toujours s'essayant dans une tenue éthique et poétique à la fois. Où la voix se tient dans ce qu’elle ne dit pas. Dans les autres voix qu’elle (s’)entend. Un impersonnel au plus intime ou l'inverse, plus certainement. Mais le dernier mot est « incertaine ». Et le féminin (s'y) entend : il fait l'écoute de ce poème.
Nous écoutons, le lisant et
le relisant, longtemps sa tenue dans sa retenue.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire